Lettre ouverte au Recteur de l’Université Libre de Bruxelles
Monsieur le Recteur : le mal est là!
Je vous écris en tant qu’ancienne étudiante en journalisme de l’Ulb et membre de l’UAE, mais aussi parce que je suis une militante active dans la lutte contre l’extrême droite, contre les intégrismes, le sexisme et toute dérive anti-démocratique depuis de nombreuses années.
Comme de nombreux démocrates venus mardi hier soir, ayant payé leur billet pour entendre Caroline Fourest, Hervé Hasquin et Guy Haarscher, je suis rentrée en ayant une fois de plus « mal à mon université ».
Je vous ai vu en colère. Sentiment partagé et doublé d’une immense tristesse. Car dans cette enceinte, dans notre Alma Mater, ses valeurs fondatrices ont été bafouées sans retenue, par des personnes qui ne la fréquentent pas, par des jeunes qui y sont bel et bien inscrits et par un membre du corps académique, donc sous votre autorité, puisqu’il est chercheur- assistant.
Qu’une université accepte tous les étudiants me semble réconfortant. D’autant qu’on peut légitimement espérer qu’au terme de leur éducation dans ces murs ils acquièrent les valeurs qui doivent leur être transmises et apprises. Cela ne réussit pas toujours, mais l’objectif est celui-là. Et vous avez manifestement un sérieux défi.
Mais quand un chercheur, un assistant, est en rupture totale avec les valeurs de l’université où il officie et y incite à la haine, utilisant des méthodes fascistes, vous avez un sérieux problème.
Bien entendu vous suivez la procédure interne, et vous avez raison, sinon l’université aurait un problème. Mais si vous, vous ne réagissez pas, haut et fort, nous aurons tous un problème.
Car cela fait des années que nous assistons à l’ULB à une perte de valeurs au nom du principe de la liberté d’expression. C’est assez paradoxal, vous en conviendrez que d’une part ces agitateurs aux méthodes fascistes se revendiquent du principe intangible que toute personne peut librement émettre une opinion, positive ou négative, et en même en abuse pour interdire aux autres de s’exprimer.
On ne peut à la fois exiger que Tariq Ramadan puisse tenir des propos dogmatiques dans l’enceinte du libre-examen, ou organiser un débat pour encenser un antisémite négationniste et en même temps empêcher des démocrates humanistes – pour qui le libre examen est une valeur laïque qui affirme le droit de l’absolue liberté de conscience, mais aussi le devoir de ne reconnaître aucun dogme et de développer son propre esprit critique pour remettre en question tout jugement préalable, tout préjugé, toute idée reçue, tout dogme, voire toute croyance- de parler et de débattre. C’est pourtant ce qui est arrivé sous vos yeux, sous nos yeux.
Monsieur le Recteur, si je me suis décidée à prendre la plume ce n’est pas parce que j’ai été victime d’invectives de la part dudit chercheur-assistant et de ses amis. Et je vous assure, contrairement à lui, je ne changerai pas de nom.
Mais si je vous écris c’est parce que vous êtes l’héritier, le légataire des ces fondateurs, de ces universitaires qui ont toujours témoigné d’un esprit d’indépendance et de résistance chaque fois que la démocratie et les droits fondamentaux étaient menacés. L’Ulb a fermé ses portes pour ne pas avoir à collaborer avec l’occupant nazi en 1941. Or, aujourd’hui, ne pas réagir c’est se soumettre à des forces qui banalisent l’extrême droite, le racisme et l’antisémitisme, qui bafouent la démocratie et donc la mette en danger.
Et au delà de ça Monsieur le Recteur, c’est autoriser des étudiants, des membres du corps académique ou des citoyens, de bafouer les droits des femmes par l’incitation à la haine. Car c’est aussi de ça qu’il s’agit.
Caroline Fourest est une journaliste indépendante, courageuse, qui se bat entre autre contre le racisme, les intégrismes religieux et l’extrême droite. Elle est féministe, ce qui me plait, à vous aussi je l’espère, Monsieur le Recteur.
Sa vie privée lui appartient, comme à vous et à moi. Mais les propos homophobes et à son encontre m’ont choquée. Tout comme les invitations à la « lapidation » à son encontre qui ont été lus sur la page Facebook de M. Souhail Chichah appelant à la « Burqa pride ».
C’est une honte. Disqualifier une parole en tenant des propos sexistes et homophobes n’est tout simplement pas acceptable. Mais ne pas le dénoncer, ne pas le condamner, ne pas l’empêcher de poursuivre dans cette voie au sein de l’ULB serait pire encore. Car le signal serait bien entendu très clair pour tous ceux qui tiennent ce langage, pour tous ceux qui suivent Souhail Chichah ou Nordine Saïdi dans l’auditoire mais aussi dans les quartiers. Le message serait : tout est permis, il suffit d’oser.
Et cela je ne peux l’admettre. Nos enfants seraient dès lors en danger. Comme ces homosexuels à qui on « casse la gueule », impunément. Comme la petite Océane, agressée violemment et qui continue encore d’être menacée physiquement, d’être traitée de sale juive.
Car voyez-vous M. le Recteur, on ne peut regarder ailleurs en pensant que tout va s’arranger : le mal est là et tout est dans tout.
DÉCEVANT UNE FOIS ENCORE (Re : le recteur répond -mal- aux critiques), Didier VIVIERS, RECTEUR DE L’ULB, FUIT SES RESPONSABILITÉS !
IL S’EN REMET AU CA DE L’ULB DONT LE PRÉSIDENT, DIT-IL, EST EN CHARGE DE LA SÉCURITÉ ET DONT FLUP MOUREAUX EST MEMBRE.
ON PEUT CRAINDRE LE PIRE : UN SIMPLE BLÂME !!! JE NE ME FAIS PLUS AUCUNE ILLUSION !!!
Ceci étant, BRAVO pour ta lettre ouverte, Chère Viviane, tout y est « cristal clear » en renvoyant le recteur devant ses responsabilité !!!
Très belle lettre, ton modéré mais pensée ferme que je partage !
Tu as mon soutien complet. Le projet démocratique est la plus grande idée qu’ai eu l’Homme!
Ce qu’il s’est passé est tout simplement inadmissible. Le comportement de ce chercheur-assistant l’est tout autant. J’ose espérer qu’il ne sera pas trop légèrement sanctionné et qu’il redevienne chercheur…mais d’un autre emploi, dans un autre établissement.
« Je ne regrette pas ma mansuétude lors de l’incident avec le Pr Sosnowski. J’invite à ne pas communautariser le débat » (Didier Viviers au Vif, le 9 février 2012)
D’après le Recteur, dénoncer l’antisémitisme de Chichah, ce serait « communautariser le débat ».
Et dénoncer les discriminations au logement contre les noirs aussi, tant qu’on y est ? Quand on pense que notre distingué Recteur a défendu une thèse de doctorat.
Tiens au fait, ce Chichah, ce n’est pas celui qui t’avait traitée il y a un certain temps de je ne sais plus quoi exactement en rapport avec les Juifs et les rats (nostalgie quand tu nous tiens) ? Mais sans doute suis-je en train de communautariser le débat…
les rats …. c’était moi! :-)) sur le profil Facebook de Souhail Chichah, suite au débat qu’il a organisé en septembre 2010 à l’ulb sur Dieudonné- et qui n’a pas été boycotté! – on pouvait lire : « une vieille juive riche à pognon mais moche comme un rat mort ! heu pardon pour les rats je les aime bien… » … Il n’a pas réagi et laissé le commentaire que beaucoup ont « liké »… Et sur son blog il y avait aussi une série de commentaires antisémites à mon égard qu’il a accepté ou validé… voilà, j’ai eu droit en partie grâce à M. Chichah à une compilation de la haine… qui se rajoute aux propos indignes négationnistes qu’il a tenus pendant le débat… Depuis comme tu sais il a invité à une « burqa pride » pour « lapider » Caroline Fourest…. et il est invité à …RTL pour l’émission controverse!!!!! Si si… !
Bizarre… On ne vous a pas entendu pour défendre la liberté d’expression de Mr Tariq Ramadan lorsque ce dernier n’a pu s’exprimer à l’ULB. Malhonnêteté quand tu nous tiens…
votre mémoire semble vous faire défaut : Monsieur Ramadan est venu à l’ULB, à l’auditoire PE Jansson!
Félicitations pour cette lettre. Il faut se battre pour éviter que l’ULB continue à sombrer dans l’antisémitisme.
Pourriez-vous apporter quelques précisions sur les propos sexistes et homophobes. Je vous crois sur parole mais je n’ai trouvé aucune trace de ces propos.
Merci beaucoup.
Une bien belle lettre pour condamner l’inacceptable.
Je suis atterré par les commentaires de Chichah la burka à votre encontre.
L’antisémitisme n’est pas mort je m’en rends compte bien souvent et sa banalisation devient très inquiétante.
Ce n’est pas que je soutiens l’action menée par Souhail Chichah, au contraire, mais je ne peux souscrire à vos propos. Qualifier un chahut visant à empêcher une personne de parler de « méthodes fascistes » me parait très excessif.
Mes quelques notions d’histoire m’indiquent que dans les régimes fascistes on s’y prenait autrement pour faire taire les gens…
J’en connais qui se précipiteraient pour vous donner un point Godwin.
Je rêve comment elle fait semblant de tout mélanger!!! Elle parle de choses qui n’ont rien à voir avec l’action du 7 février (sexisme, homosexualité, antisémitisme…).
> Sachez Madame que nous ne jugeons jamais les personnes sur ce qu’ils sont mais uniquement sur ce qu’ils font. Je le répète jamais sur ce qu’ils sont.
En lisant cette lettre on a l’impression qu’on a d’un côté – eux – les civilisés et de l’autre – nous – les barbares.
> Sachez Madame que votre vision est fausse. Nous sommes certainement 1) les plus démocrates car nous sommes pour les VRAIS débats, 2) les plus féministes car nous respectons les libertés de TOUTES les femmes 3) les plus anti-racistes car nous sommes contre le racisme de droite ET de gauche 4) les plus laïcs car nous n’empêchons personne d’être pratiquant, quelle que soit la croyance…
Enfin, je terminerai par dire que recevoir C. Fourest à l’Université, c’est une honte car c’est bien l’Université qui nous apprend à citer correctement nos sources, à rendre à César ce qui appartient à César. Or, celle-ci rend à César ce qui n’appartient pas à César.
> L’Université NE DOIT PAS recevoir une serial-menteuse, sinon elle trahit ses valeurs.
« Chahut » …c’est ainsi que lui qualifie après coup les faits…et il est rejoint pas d’autres… J’y étais, vous aussi? Car je connais un peu l’histoire, un peu les sciences politiques, certes je ne suis pas experte :-), mais de là à me discréditer aussi rapidement…. Empêcher un débat, n’est pas un « chahut », justifier cela comme vous le faites, en le banalisant est pour moi dérangeant. je vous invite à lire le texte de Manu Abramowicz sur le site « Résistances.be » qui dit entre autres: « Souhail Chichah, membre du personnel de l’ULB et de diverses organisations libres exaministes (connues ou moins connues), et ses fidèles ont utilisé pour faire taire la journaliste française, auteure de plusieurs livres contre l’extrême droite et dénonçant tous les intégrismes religieux, d’une méthode d’extrême droite.. Je ne sais pas si pour vous extrême droite peut-être autre chose que fasciste. Pour moi pas. Après tout peut-être que le point vous revient?
bonjour! « Burqa pride » fait clairement référence à l’homosexualité de CF et « l’appel à la lapidation » ne peut être considéré autrement que sexiste, en tout cas je l’espère! Même symboliquement tout y est!
Réponse à M. Najib Kawtar,
Non, je ne mélange pas tout mais vous vous m’ôtez la tâche de devoir répondre à votre post. Car vous vous êtes pour la démocratie … mais Caroline Fourest ne devrait pas être reçue pour débattre ou parler à l’ULB; Tout est dit, non?
Beaucoup de forme et de bons mots, enfin des mots faciles dans ce genre de contexte. On sent une islamophobie latente dans ces propos. En effet je ne vois pas bien l’intérêt de préciser que Tariq Ramadan ai pu s’exprimer dans l’enceinte de l’ULB, d’ailluers je ne vois pas ce qu’il vient faire dans cette lettre.Ce n’ai pas lui que je défend mais pour traduire son aparition dans la lettre je dirais : » vous les arabes ou vous les musulmans, nous vous avons laissés vous exprimer, et quand y’en a une qui est pas d’accord avec vous vous voulez la lapider ».
Je ne pense pas que madame Fourest ai été attaquée physiquement. Et oui madame Fourest n’est pas uen intelectuelle et une académique, auquel cas elle respecterai les règles de scientificté dasn ces livres ou articles.
Pour finir, vous nous encensé sur les valeurs etc… c’est relatif des valeurs madame ne l’oubliez pas.