Mme Grouwels, il ne suffit pas de dire que le problème n’existe pas pour qu’il disparaisse!


Ma question orale à la ministre Grouwels chargée des travaux publics et des transports, concernant « le niveau de vibration généré par les trams T 2000 » en commission parlementaire du 6 novembre 2013

Mme Viviane Teitelbaum.- Ce n’est pas la première fois que le tram de type T 2000 donne lieu à des doléances de riverains au sujet des vibrations qu’il engendre, et il faut reconnaître que la STIB ne ménage pas ses efforts pour arriver à réduire ces désagréments mentionnés à maintes reprises. J’ai d’ailleurs déjà interpellé plusieurs fois sur le sujet.
Certes, chacun est bien conscient qu’une solution radicale consisterait à envoyer ces 51 véhicules – qui ne sont pas utilisés de façon intensive sur le réseau – à la casse. Mais ces trams n’ont qu’une vingtaine d’années d’existence et la durée de vie normale des trams de notre réseau tourne autour des 40 ans.
Toutefois, il n’est pas possible de continuer pendant 20 ans à tenter d’atténuer d’une façon ou d’une autre les nuisances causées par le passage des T 2000.
Faut-il continuer à entretenir la polémique sur l’utilisation des T 2000 ou envisager de façon critique quel avenir réserver à ces véhicules qui, de surcroît, manquent de convivialité dans leur aménagement intérieur ?
Dans le passé, la STIB a procédé en ses ateliers au reconditionnement d’anciens tramways et créé des véhicules d’une plus grande capacité à partir de modèles standard. Tel fut notamment le cas des 43 trams de type 4000 réalisés dans les ateliers de la STIB.
La STIB, en concertation avec le fournisseur des T 2000, a-t-elle envisagé de retirer ces trams et de les transformer, avec le concours du fournisseur, en une version qui éliminerait la source des inconvénients que présentent les modèles T 2000 ?
N’est-il pas possible de récupérer de ceux-ci toute l’électronique et les autres composants récupérables, qui pourraient alors être montés dans de nouvelles structures ?
Il est incontestable que le fournisseur des T 2000 peut aussi contribuer à un certain effort pour effacer l’image de marque déplorable de ces premiers véhicules à plancher surbaissé !
Aujourd’hui, les doléances se retrouvent essentiellement du côté de la place Meiser, où l’infrastructure a pourtant été réalisée suivant des méthodes modernes (tapis antivibratoires) réduisant les effets de vibration lors du passage d’un tram.
Dès lors, la STIB a-t-elle examiné de façon détaillée avec le fournisseur les possibilités d’éliminer de façon durable les inconvénients engendrés par ces véhicules T 2000 ? Une solution de reconditionnement est-elle réaliste ?
Pourquoi, pendant une vingtaine d’années, les trams T 2000 ont-ils circulé (et continuent d’ailleurs à le faire) dans le sud de Bruxelles sans donner lieu à des doléances répétées alors que, place Meiser, celles-ci se font particulièrement vives ?
La ministre répond que dès la mise en service des trams T2000 en 1993, les problèmes de transmission des vibrations au passage des trams sur les appareils de voie ont été identifiés et, depuis lors, plusieurs démarches ont été entreprises vis-à-vis du constructeur afin d’appliquer une solution aux véhicules mêmes. Sachant que le problème est lié à la conception même des roues motrices, associées au moteur sans bogie classique, les possibilités de modification sont quasiment inexistantes.
(…)
Le cas particulier de la place Meiser est fort heureusement isolé et lié à un contexte très spécifique que l’on n’a pas rencontré ailleurs sur le réseau. Contrairement à ce que vous dites, il y a eu des plaintes relatives aux lignes exploitées en T2000 ailleurs sur le réseau, mais dans tous les cas, lors du renouvellement des rails avec dispositif antivibrations, les problèmes ont été résolus.
Un reconditionnement des T2000 à l’instar de ce qui avait été fait dans les années 1950 et 60 dans les ateliers de la STIB ne serait plus possible aujourd’hui et n’apporterait, en outre, pas de solution au problème auquel nous sommes confrontés, puisqu’il s’agit d’un problème conceptuel des bogies et des roues.
Les trams modernes contiennent aujourd’hui une technologie de pointe d’une tout autre nature que celle qui équipait les trams des années 50. À cette époque, nos techniciens étaient capables de construire de nouveaux trams avec deux anciens mis ensemble avec une caisse supplémentaire. Une telle prouesse ne serait plus possible aujourd’hui.
Un tel choix permettrait certes d’agrandir les T2000 qui souffrent aussi de leur petite taille, mais ne permettrait pas de résoudre le problème des vibrations, et ce pour un coût impossible à amortir sur la durée de vie restante de ces trams.

M. le président.- La parole est à Mme Teitelbaum.
Mme Viviane Teitelbaum.- Merci pour vos réponses. Je ne peux pas être d’accord avec vous quant aux nouveaux rails, qui n’occasionneraient plus de vibrations. Avenue du Pesage, par exemple, plusieurs riverains ont expliqué qu’ils avaient des problèmes de vibrations, et même plus depuis la pose des nouveaux rails.
Mme la ministre, il ne suffit pas de dire que le problème n’existe pas pour qu’il disparaisse.

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